Entretien avec Flavien Cartier, candidat de la 4e circonscription de la Vienne aux élections législatives (avant les élections législatives) par Juliette Petitjean

C’est quoi les élections législatives ? Les élections législatives nous permettent d’élire des candidats de notre circonscription, les candidats élus, les députés vont discuter, proposer et voter des lois à l’assemblé nationale. Ces élections se passent après les élections présidentielles et comportent deux tours. Ces élections sont souvent négligées par les électeurs, le taux d’abstention en 2017 étant de 57% contre 22% aux élections présidentielles. Cependant, les élections législatives restent importantes en France, l’assemblée peut faire démissionner un gouvernement et c’est elle qui vote nos lois.

Flavien Cartier, candidat aux élections législatives de la 4e circonscription de la Vienne, a répondu à notre question : A quoi servent les élections législatives pour lui ? Pour lui, “beaucoup croient à défaut que l’élection la plus importante est l’élection présidentielle” alors que les députés comportent un rôle très important car “ce sont les députés et seulement les députés qui décident des lois dans notre pays”. Mais d’ailleurs c’est quoi être député ? Pour le candidat de la nouvelle alliance de la gauche, la NUPES, la nouvelle union populaire écologique et sociale, être député c’est “représenter les habitants de notre circonscription à l’assemblée nationale, défendre des dossiers locaux mais aussi prendre des décisions et voter des lois nationalement”, il ajoute, “ un député peut clairement changer la vie des gens”. En effet, le député joue un rôle essentiel à l’assemblé nationale, c’est lui qui se définit pour ou contre une loi que présente le gouvernement, il peut même en proposer et poser des questions aux ministres afin d’éclairer la population sur les projets de lois du gouvernement. Ainsi nous avons demandé à Flavien Cartier, si pour lui, c’était important d’aller voter ? “Pour moi c’est extrêmement important de voter, nous avons le choix de choisir pour notre avenir. De nombreuses personnes se sont battus pour que nous soyons dans une République démocratique et que nous ayons le droit de vote alors faisons le aussi pour eux. N’oublions pas que les femmes votent en France depuis moins de 80 ans, c’était hier”.

Ensuite nous avons demandé au candidat est-ce qu’une campagne législative est différente d’une campagne présidentielle ? Le candidat ayant milité aux côtés du parti socialiste pour la campagne présidentielle. Pour lui, elles sont  “ totalement différentes”, les élections se jouant dans 577 Circonscriptions, et l’étiquette politique ne compte que peu, selon lui. Pourquoi s’être présenté aux élections législatives ? Flavien Cartier nous a répondu qu’il était une personne de conviction et qu’il milite “pour la justice sociale, écologique et fiscale » tout en incluant la jeunesse, les ouvriers “et les oubliés de notre société”. Pour lui, être candidat à ces élections c’est le moyen de faire bouger les choses et ce qui lui a donné envie de se présenter. Alors, quelles sont les mesures qu’il souhaiterait mettre en avant pour les jeunes ? Le candidat nous en propose 4, créer une allocation d’autonomie pour les jeunes, instaurer une proposition “d’emploi jeune”, augmenter les indemnités de stages et négocier avec les branches patronales les postes ouverts à stages, favoriser la gratuité sportive pour les plus pauvres. Comment aimeriez-vous inciter les jeunes à aller voter ? Pour Flavien Cartier, “c’est important de voter et malheureusement la jeunesse est trop souvent désintéressée par les élections”. Alors selon lui, il faudrait “faire de la pédagogie et remettre en place l’éducation civique au lycée pour vraiment expliquer à quoi servent les élections”. Il ajoute, “que si des jeunes comme moi deviennent élus ça sera plus simple pour expliquer aux gens à quoi nous servons”. N’oublions pas que le principe de l’atelier Sciences po. de cette année 2021-2022 vise aussi à mieux comprendre la scène politique, alors si tu ne comprends pas, nous t’invitons à aller regarder notre chaine Youtube.

Flavien Cartier nous invite à nous déplacer “massivement pour aller voter, les 12 et 19 juin”, pour lui “un autre monde est possible en France” et que “Notre destin est entre nos mains, ça prends 10 minutes pour changer nos vies”.

N’oublions pas que les élections législatives restent importantes en France et que les députés jouent un rôle majeur dans les décisions nationales. Alors aller voter !
Et si vous hésitez encore pour votre vote, n’oubliez pas d’aller jeter un œil aux vidéos de la chaîne Youtube de l’Atelier Sciences Po. qui à étudié les courants politiques.

Juliette Petitjean

Analyse du premier tour de l’élection présidentielle 2022 par Victorien Mérand Maurel

Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle de cette année 2022 sont clairs : on observe la réapparition d’un clivage gauche-droite fort, renforcé par les effets de votes “utiles” dans tous les milieux, on note la montée des partis dits des extrêmes et de l’abstention.

Tout d’abord, parlons de l’abstention justement qui a atteint 26% cette année. Depuis de nombreuses années, cette pratique s’étend parmi les personnes pouvant voter au point d’être à un niveau quasi équivalent au record d’abstention de 2002 qui était de 28%. Cette abstention n’est pas la marque de l’immaturité de certains électeurs, bien au contraire cela est un acte politique. Cette pratique démontre le désintérêt croissant et le manque de représentation d’une partie importante de la population en politique. En outre, la non reconnaissance du vote blanc et du vote nul pousse des nombreuses personnes à s’abstenir pour renforcer leur mécontentement vis-à-vis des politiciens en ne figurant pas dans les statistiques des votants. Cette pratique est d’autant plus grave qu’elle remet en question la santé de notre démocratie et de la représentation et de la protection des intérêts du peuple. Enfin, cette montée de l’abstention remet aussi en cause la légitimité des personnalités politiques élues et de la stabilité de leurs politiques. En effet, si un quart de la population ne vote pas et que seule une petite majorité de votants vous choisissent, cela signifie alors que la majorité de la population n’a pas voté pour vous, qu’elle ne vous a pas choisi. Ceci entraîne donc une instabilité des politiques mises en place puisque ces dernières pourront être contestées, à tort ou à raison, par une majorité de la population.

Pour ce qui est de l’âge de ces abstentionnistes, on peut remarquer que près de 44% des 18-34 ans sont concernés et que les autres tranches d’âges sont concernées à plus de 12%. Cela s’explique par un manque de confiance et de considérations de ces générations envers les personnalités politiques et leurs propositions. En termes d’origine socioprofessionnelle, on peut voir qu’un tiers des ouvriers, 26% des cadres et 27% des employés se sont abstenus. Ceci démontre que l’abstention est présente dans toute la société, ne touchant donc pas de prétendu “immature” parmi les citoyens comme certaines personnalités politiques l’affirment. 

Pour ce qui est de la réapparition des clivages, cela se voit notamment par les effets de votes “utiles” à gauche comme à droite du spectre politique. Ces phénomènes ont notamment favorisé la personne d’extrême droite qu’est Marine LE PEN et le radical de gauche qu’est Jean-Luc MÉLENCHON, qui ont tous deux recueillis plus de 21% des votes. De son côté, Emmanuel MACRON n’est pas en reste puisqu’il a réussi à collecter 28% des voix. Ces clivages sont dûs aux volontés de faire barrage ou bien à un extrême ou bien à Emmanuel MACRON et sont également la conséquence de l’effondrement idéologique des partis historiques de droite comme Les Républicains (4,7% des voix) et de gauche comme le Parti Socialiste (1,7% des voix). On pourra enfin remarquer l’arrivée d’une nouvelle personnalité dans la sphère politique en la personne d’Eric ZEMMOUR, et son idéologie d’une extrême droite plus radicale que celle existante au Rassemblement national jusqu’alors, et qui a su s’imposer (7% des voix) face à des partis historiques. 

Pour ce qui est de l’origine socioprofessionnelle des votants, on observe tout d’abord que les milieux populaires les moins aisés et les plus insatisfaits de leurs conditions de vie ont voté pour Marine LE PEN (37%) et Jean-Luc MÉLENCHON (27%), là où les milieux les plus aisés et les plus satisfaits de leurs conditions ont voté pour Emmanuel MACRON (53%). On observe aussi que les personnes les plus diplômées (bac+3 et plus) votent en priorité pour Emmanuel MACRON (33%) et Jean-Luc MÉLENCHON (26%), et celles les moins diplômées préférant Marine LE PEN (35%) et Emmanuel MACRON (23%). Il est aussi possible de constater que le jeune électorat (18-34 ans) a en priorité voté pour Jean-Luc MÉLENCHON (32%) et Marine LE PEN (26%). Toutes ces données démontrent la divergence d’opinion croissante entre les jeunes générations et les plus anciennes, mais aussi un attrait, pour ces jeunes générations, de plus en plus fort pour les personnalités politiques ayant un caractère clairement défini quand bien même cela soit dans un sens plus extrême. Il est par ailleurs important de constater que nos aînés (60 ans et plus) ont fait le choix de la stabilité politique en tant de guerre en votant pour Emmanuel MACRON (36%). Enfin on ne peut que constater que les rumeurs, le cliché, selon lequel Emmanuel MACRON serait le “président des riches” semble n’être que légèrement exagéré puisqu’il est vrai que les électeurs de ce candidat à cette élection ont pour la (quasi)totalité d’entre eux des niveaux de vie qui ne prêtent pas à les considérer comme étant pauvres ou dans le besoin.

S’il ne faut retenir qu’une chose que ce premier tour de l’élection présidentielle, c’est que les français sont de plus en plus opposés politiquement, même s’il est possible de voir qu’une majorité de français n’a pas choisi au premier tour, le “tour de coeur”, le vainqueur de ces élections présidentielles qu’est Emmanuel MACRON, candidat n’ayant réalisé “que” 27,85% lors de ce premier tour. On peut donc se questionner sur une réelle volonté de la part de la majorité des votants de maintenir ce président en place pour 5 années supplémentaires.

Séance du jeudi : suivi de la campagne présidentielle

Quels sont les grands courants politiques en France ?

L’atelier Sciences Po vous propose 4 petites vidéos pour comprendre la gauche, la droite, l’extrême gauche et l’extrême droite. N’hésitez pas les partager !

« l’extrême gauche »
« la gauche »
« la droite »
« l’extrême droite »