Dans le cadre de « l’Education aux medias », suite à une réunion du C.E.S.C.(Comité d’Education à la santé et à la citoyenneté) et à la demande d’une centaine d’élèves au lendemain des événements de janvier 2015, les documentalistes et les conseillers principaux d’éducation ont proposé une Table ronde sur des questions telles que : peut-on rire de tout ?, les différences entre caricatures et injures, et le rapport à la Loi.
Les élèves délégués des classes, sur les différents niveaux, et plus particulièrement ceux de la M.D..L (Maison des lycéens) ainsi que ceux de la radio ARC-EN -CIEL du lycée ont activement participé à l’organisation et au bon déroulement de cette rencontre qui a permis d’accueillir 6 intervenants. Ainsi Nicolas Cornibert, professeur de philosophie au lycée, Micheline Moreau et Benjamin Breuil d’Amnesty International, ont respectivement évoqué l’émergence et l’évolution des concepts de liberté et de droits de l’homme. Puis Philippe Pineau, de la Ligue des droits de l’homme, a parlé « éthique », « démocratie », « impartialité » et indépendance à l’égard de tout pouvoir, qu’il soit politique, économique ou religieux. Le dessinateur et caricaturiste Gaby Ngadou, après avoir rendu hommage à Tignous et à Wolinski qui étaient ses amis, a évoqué son combat – avant son exil du Cameroun – pour la liberté d’expression « dans un pays où rien que le fait de dessiner le Président était un délit » . Enfin, Antonio Tavarès a montré aux élèves que la liberté d’expression n’existe pas partout et que dans les pays où il a longtemps séjourné en tant qu’ethnophotographe, il était nécessaire de respecter les us et coutumes des brésiliens ou des africains qu’il souhaitait photographier.
Ainsi après ces 2 heures d’écoute attentive et d’échanges parfois contradictoires , les élèves semblent avoir mieux compris que si dire, écrire et dessiner permettait à priori la liberté d’expression , ces actes, s’ils peuvent entre autre, plaire et faire rire, peuvent aussi provoquer et heurter ; que cette liberté peut être parfois considérée comme dangereuse et bafouée par certains alors que pour d’autres, elle est un droit inaliénable. Les élèves ont aussi retenu que la loi du 13/11/14 renforçait « la répression de l’apologie du terrorisme et de la provocation à des actes de terrorisme » et permettait même le blocage administratif de sites internet.
Enfin beaucoup ont compris , à travers ces exposés et témoignages, que la liberté d’expression devrait rimer avec respect de l’Autre, mais aussi que rien n’est acquis de façon définitive, même dans un pays démocratique comme la France. La Liberté d’expression est un droit pour lequel il est fondamental de se battre sans discontinuer .
Mme Simon,
professeure-documentaliste