Dans le ventre du FUTUROSCOPE

Dans le cadre de leur formation et afin d’illustrer les domaines d’application vu en cours, les étudiants de première année de BTS électrotechnique du lycée Branly de Châtellerault ont été invités à visiter les coulisses des attractions du Futuroscope.

présentation du service de maintenance (FMD)

Lors de cette matinée, nous avons été pris en charge par Monsieur Pouzet qui nous a directement emmené voir la nouvelle attraction « chasseur de tornade ». Installé dans l’espace VIP de l’attraction, il nous présente le fonctionnement du service maintenance du parc. Chaque technicien ayant en référence une attraction bien spécifique commence sa journée à 6h du matin pour les vérifications de sécurité avant l’ouverture du parc. Ces dernières sont vérifiées quotidiennement afin d’assurer la sécurité des visiteurs. Même si les techniciens ont une attraction en référence, ces derniers doivent avoir la capacité de dépanner toutes les attractions présentes dans le parc. En effet, lorsqu’arrive la saison haute, le service est réorganisé avec des postes de nuit / matin / jour afin de couvrir les besoins.

Pouzet nous conduit ensuite dans les entrailles de l’attraction. Il faut emprunter des escaliers pour descendre de 5 m pour découvrir le mécanisme qui permet d’actionner l’énorme disque de 80 tonnes pouvant accueillir 120 personnes. La structure peut s’élever jusqu’à 2 m de haut grâce à trois bras pivotants pilotés chacun de deux moteurs brushless de 30 kW.  Cette technologie de moteur confère une incroyable vélocité au système sachant que chaque support reprend une trentaine de tonnes !

L’entraînement en rotation du disque est obtenu par 9 galets entraînés par des moteurs de même technologie. Le système peut atteindre les 26 km/h en périphérie en un temps record. 

Les étudiants sont intéressés et posent beaucoup de questions. Une petite vidéo permettra d’apprécier plus facilement les performances obtenues avec ce système d’entraînement électromécanique.

Pour la partie supérieure de l’attraction on retrouve pas loin de 800 dalles LED (définition 21K) réparties sur la périphérie de manière à obtenir l’effet d’animation voulu.

Après la théorie, voilà la pratique. 

Nous avons ensuite été invité à faire un tour sur la traction avant son ouverture au public. 

vérification grandeur nature des performances annoncées.

OBJECTIF MARS

Nous nous sommes ensuite dirigés vers “objectif mars”. A ce stade, nous sommes accueillis par deux anciens BTS électrotechnique du lycée Branly de Châtellerault. Melvin Boulbes et Corentin Decourt ont intégré l’équipe de maintenance du Futuroscope il y a quelque temps. Melvin, qui a participé au montage de l’attraction en est devenu le référent. Corentin qui a en charge “l’aérobar” nous guide également lors de cette visite.

On commence par des explications sur le fonctionnement global avec visite du poste de pilotage muni d’un écran de supervision permettant de localiser les rames de train sur les différents tronçons du parcours.

Direction les entrailles

Les deux lanceurs qui propulsent les rames de train dans le rollercoaster sont équipés de 60 roues d’entraînement munies chacune d’un moteur asynchrone de 28 Kw.  un total de 930 kW pour le plus puissant. trois à quatre fois plus qu’une Tesla!

Tous les moteurs de chaque lanceur sont pilotés par un même variateur de vitesse. La puissance nécessaire à la variation de vitesse est telle que le constructeur a choisi de mettre en place quatre énormes redresseurs afin d’alimenter un bus continu commun à tous les variateurs (ou plutôt devrait-on dire les onduleurs). Tous ces éléments sont réparties dans plusieurs armoires électriques dont la taille est aussi impressionnante que le contenu

Seul un groupe motopompe de 200KW fournissant l’hydraulique tourne à sa vitesse nominale. Cependant, ce dernier est équipé d’un démarreur électronique pour l’emmener progressivement en vitesse. 

L’attraction étant en maintenance nous n’avons malheureusement pas pu goûter à une démonstration de sensation forte!

2 redresseurs dans une armoire

Démarreur progressif

La visite se termine par le local de maintenance des rames de train. Ce dernier permet d’isoler les trains de l’attraction pour des vérifications ou du stockage. Des rails viennent discrètement se découpler du parcours pour amener la rame vers cette zone. L’opération est très rapide et permet d’ajouter ou de soustraire ces derniers ( en fonction des besoins)  pendant l’exploitation de l’attraction. 

Et voilà, la matinée se termine déjà et nous devons reprendre la route.

Les technologies présentées sur les deux attractions que nous avons pu visiter regroupent de manière assez synthétique l’ensemble des technologies que l’on peut retrouver dans le milieu industriel. Sans parler des puissances mises en jeu au niveau des motorisations. Pour des électrotechniciens c’est une sorte d’ « extraordinaire voyage ».

Un grand merci à toute l’équipe de Futuroscope pour son accueil et sa disponibilité.

Sébastien KOLLMANN